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Glyphosate : l’ONG Foodwatch presse l’Europe d’appliquer le principe de précaution avant la fin de l’année(...)

mercredi 12 août 2015

Le problème : une substance « probablement cancérogène » omniprésente

Le glyphosate est le désherbant le plus utilisé au monde.

Rien qu’en France, on en utilise chaque année plus de 10 000 tonnes, essentiellement dans l’agriculture. On en retrouve même lors de prélèvements d’urine et de lait maternel sur des personnes vivant en ville, et n’ayant eu a priori aucun contact direct avec cette substance.
Les effets du glyphosate, qui est aussi le composant principal du Roundup de Monsanto, sont très contestés depuis des décennies.

En mars 2015, l’évaluation du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a donc fait l’effet d’une bombe : le CIRC classait le glyphosate dans la catégorie des «  cancérogènes probables  » avant de présenter fin juillet une étude détaillée à ce sujet. L’agence estimait notamment qu’il existe des preuves démontrant une association entre l’exposition au glyphosate et le développement de cancers tels que le lymphome non hodgkinien et le cancer du poumon.

Le « principe de précaution », ancré dans les textes européens et censé protéger les citoyens, voudrait que cette substance potentiellement cancérogène soit bannie tant que son innocuité ne sera pas prouvée.
La situation actuelle : l’Union européenne à la croisée des chemins

Fin 2015, l’autorisation du glyphosate au niveau européen expirera.

Il appartient à la Commission européenne de renouveler ou non cette autorisation pour dix ans.
Elle se basera pour cela sur l’avis de l’EFSA, attendu cet automne. Celle-ci a nommé un rapporteur, c’est-à-dire un Etat responsable de conduire cette réévaluation au nom de l’Europe. Dans le cas du glyphosate, ce rapporteur – qui joue un rôle crucial - est l’Allemagne. Le Bundesinstitut für Risikobewertung (BfR), l’organisme allemand d’évaluation des risques, produit un rapport, qui, après validation par l’EFSA, sera transmis à la Commission européenne. La Commission décidera alors d’inclure ou non le glyphosate dans la liste des substances approuvées par l’Union européenne.

Or il y a de quoi s’inquiéter : plusieurs experts du BfR sont à ce jour directement salariés par des géants de l’agrochimie ou des biotechnologies. La France doit aussi faire pression pour empêcher que l’autorisation ne soit prolongée. Pour le moment, le gouvernement par l’intermédiaire de la ministre de l’écologie Ségolène Royal a donné dans la « com’ » en annonçant une interdiction du Roundup… toute relative. Les désherbants contenant du glyphosate, dont le Roundup, ne seront certes plus vendus en rayons, mais resteront disponibles au comptoir. Par ailleurs, cette mesure ne s’applique pas aux professionnels, qui en consomment 8.500 tonnes chaque année.

Monsanto et les autres producteurs d’herbicides ont trouvé un soutien de poids en la personne de Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture.

Il s’est fermement opposé à l’interdiction du glyphosate en France, en dépit des conclusions de l’Organisation mondiale de la santé.

Les revendications de foodwatch

Que le principe de précaution qui prévaut dans la législation de l’Union européenne sur les aliments soit respecté par l’EFSA, et que cette dernière recommande le non-renouvellement de l’autorisation du glyphosate. La Commission européenne quant à elle doit suspendre le processus d’autorisation jusqu’à ce que l’innocuité du produit soit clairement établie.
Un processus d’autorisation indépendant et transparent doit être mis en place. Les représentants des intérêts de l’industrie doivent cesser d’influencer les autorités compétentes.

ONG Foodwatch

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