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Les témoignages affluent : Isabelle - Joigny - Avec ses photos et vidéos de la honte, prises sur place !

vendredi 4 décembre 2015

La manif de dimanche 29, place de la République

Témoignage d’Isabelle (C3V-Maison citoyenne)


Pour une fois, pas de drapeau, pas de pancartes, juste un badge, discret, qui réclame de changer le système, pas le climat. La manif est interdite alors on se fait discrets.



L’arrivée à République me réchauffe le cœur : après une longue marche, de Bercy à République,
 à voir des rues désertes, me voici entourée par une foule de manifestants ! Comme moi, mon mari et les copines, d’autres sont venus montrer leur désaccord avec les dirigeants de la COP 21. 
Je ne suis pas venue uniquement pour ce désaccord : je m’insurge contre l’état d’urgence imposé 
par notre gouvernement. Un état d’urgence qui permet à l’État des gardes à vue, des perquisitions et des assignations à résidence… préventives !!!!

Nos dirigeants vont se servir de cet état d’urgence pour modifier notre Constitution !

Ils ne sont plus à ça près et sont prêts à tout !
 Prêts à tout pour nous faire taire, nous les manifestants, nous les non-manipulables, nous les contradicteurs.
Nous, les observateurs de leurs magouilles. Nous, les dénonciateurs !
 Malgré l’interdiction de manifester, de se rassembler, la chaîne humaine se forme.


(Une petite partie de l’équipée C3V-Alternatiba de Joigny sur les photos à suivre..)

Les responsables d’Alternatiba compteront 10 000 personnes. Les irresponsables de la préfecture n’en compteront que 5 000. Les bons comptes font les bons amis : c’est 1 500 policiers et CRS qui sont sur place pour nous surveiller d’abord.
 D’abord parce que, lorsque nous formons la chaîne humaine, les policiers nous regardent, ne bougent pas.
 Beaucoup de militants sont déguisés. Certains en pingouins, d’autres en surfer, tous sont de bonne humeur.
 Nous chantons, tapons dans nos mains, faisons des « holà ». 
Puis, après avoir montré notre désaccord avec les dirigeants de cette COP 21, nous rejoignons presque tous la place de la République afin, cette fois, de montrer notre désaccord avec l’état d’urgence proclamé par un gouvernement qui ne nous consulte jamais et qui, en proclamant cet état d’urgence, s’accorde des droits jusqu’ici interdits.


Je vois alors les cars de CRS se déplacer, un à un ils forment des cordons à chaque artère tout autour de la place de la République. Nous voilà encerclés ! Les CRS se sont rapprochés et, devant leurs cars, ils forment eux aussi, en double ligne, des barrières (peut-on dire humaines ?) nous empêchant de sortir de cette place. 
Situation très étonnante.

Mon ressenti :


je suis étonnée à ce moment précis que les forces de l’ordre aient pour ordre de nous rassembler à un endroit où justement le rassemblement est interdit.
Les forces de l’ordre ont comme but bien précis de ne pas nous laisser aller plus loin ou ailleurs, et de nous faire croire que nous avons notre Moment de Révolte !

 Nous n’allons pas y croire longtemps à ce moment de révolte. Je fais le même parcours que la majorité des militants sur cette place, c’est-à-dire : je me poste devant un cordon de CRS en criant LIBERTÉ et autres slogans contre l’état d’urgence.

(Les CRS "agressés avec des chaussures !)
Presque immédiatement les CRS nous agressent par des jets de gaz lacrymogène. Les bombes assourdissantes ne tardent pas et se multiplient. Je suis sous le choc de cette violence policière ! Je vois sous mes yeux des hommes et des femmes mains nues se faire molester par les CRS.
Le cortège dans lequel je suis décide alors de changer de stratégie et commence à tourner en rond sur cette place devenue notre prison à ciel ouvert. Le tour complet ne se fera pas : au quart de ce tour, nous sommes stoppés par les CRS qui nous agressent de gaz lacrymogène et de bombes assourdissantes. Encore et encore.
 Beaucoup de manifestants essaient de quitter la place. Peu y parviennent : les CRS bloquent toutes les issues et cinq minutes plus tard le préfet donnera l’ordre de fermer les entrées des stations de métro !

L’état de guerre !

Nous y sommes ! Mais pas contre d’éventuels terroristes, contre des manifestants

pour la plupart jeunes et pacifistes ! 
Les gens ont peur. Nous nous protégeons le visage avec nos écharpes. Une fumée épaisse stagne au-dessus de la place. Le vent n’est pas en notre faveur et le gaz lacrymogène ne se dissipe pas. Les CRS chargent sur nous toutes les deux minutes, en balayant la foule avec leurs matraques. J’esquive les coups. Des hommes, des femmes, devant moi n’y parviennent pas. Les coups pleuvent. Les bombes assourdissantes ne cessent de résonner.

Je n’arrive pas à imaginer une fin à cette manif qui n’est rien d’autre qu’une leçon d’autorité, de supériorité, d’humiliation. Jusqu’où iront-ils ?
 Quelques manifestants lancent sur les CRS des chaussures. Ils ont en réponse des coups de matraque.


Quelques manifestants lancent des fleurs sur les CRS.

Ils ont en réponses des coups de matraque.
 Quelques manifestants s’assoient devant les CRS. Ils sont déplacés manu militari et roués de coups.

Je vois à côté de moi dix jeunes, très jeunes, peut-être même pas majeurs, s’emparer des bougeoirs posés au pied de la statue et les lancer sur les CRS. Ces mêmes personnes prennent aussi des feuilles de dessin et emballages de fleurs pour y mettre le feu. Mon mari qui est au milieu d’eux remarque aussi leur jeune, très jeune âge. Un responsable d’Alternatiba je crois éteint ce petit feu et se fait insulter comme mon mari par ces fauteurs de troubles, exciteurs de CRS. Ils continueront ainsi presque une heure. Puis disparaîtront comme par enchantement.

On verra sur cette vidéo que, dès la10ème seconde,(sur la gauche les CRS sont bien excités...Ça tape déjà sans raison apparente !

Vidéo RT France

C’est à ce moment, subissant de plus en plus les violences policières, que plusieurs manifestants dont moi et mon mari faisions partie, que nous décidons, ou plutôt que nous tentons de partir. Adossés à un mur, nous essayons d’éviter projectiles et coups venant des CRS. 
Nous voyons alors avec effroi les CRS charger de tous les côtés de la place de la République. Ils ont pour manœuvre de nous rassembler, de nous parquer, et de nous intimider en nous insultant et en frappant.
 Mon mari et moi réussissons par miracle, malgré les CRS qui nous poussent, à tourner au coin d’une rue entre un de leurs cars et le coin du mur. Nous marchons vite pour nous éloigner. L’hélicoptère de la police arrivé il y a plus d’une heure est toujours là au-dessus de nos têtes.

https://www.facebook.com/dop.trip.9/videos/455371391335302/

L’état de guerre.

La guerre contre les insurgés que nous sommes tous.
 Une amie restée sur la place, faute d’avoir pu se sauver, passera quatre heures assise par terre avec son mari.
 Quatre heures à assister à une ratonnade. Quatre heures à se faire insulter. À voir des manifestants pris au hasard par les CRS, montés dans les cars en se faisant matraquer.

https://www.facebook.com/dop.trip.9/videos/455433654662409/


Article 19 des droits de l’homme : tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ces opinions et celui de chercher, de recevoir, de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit.


MAIS ÇA C’ÉTAIT AVANT…




Article du magasine du net : REPORTAGE.fr

http://reporterre.org/La-police-a-parque-et-brutalise-des-manifestants-non-violents-a-Paris



Pour la levée de l’état d’urgence - PETITION.


Vidéo : Trouvées un peu partout
https://www.facebook.com/dop.trip.9/videos/455433654662409/


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