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CLIMAT

La COP 20 s’achève à LIMA : beaucoup de CO2 de gâché pour pas grand chose !

jeudi 18 décembre 2014

Depuis 20 ans maintenant, chaque fin d’année, une COP (La 20ème conférence des parties (COP) de la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (UNFCCC)) a lieu dans un pays différent. La vingtième, donc la COP20, vient de s’achever à Lima et a passé le relai à la COP21 qui se déroulera à Paris. La COP21 aura une importance particulière car elle est censée accoucher d’un accord définissant la lutte commune des Etats contre le changement climatique à partir de 2020.

Ces impressionnants sommets de l’ONU se déroulent sur un espace énorme, pendant 12 jours, nuit et jour. Des autobus spéciaux emmènent jour comme nuit les milliers de participants accrédités et badgés à l’intérieur du lieu, gigantesque, où se tiennent les réunions de négociation, mais également d’innombrables rencontres, discussions de couloirs, opérations de lobbying, actions revendicatives strictement encadrées par la police de l’ONU et la sécurité ultra-présentes.

Absence de résultats :

On peut se demander ce qui se joue vraiment dans ce processus qui absorbe l’énergie, le temps et les moyens financiers de tant de pays, d’ONG, de réseaux militants, quand on voit l’absence de résultats probants depuis ces 20 années de COP ( + 60 % d’émissions mondiales depuis 1990). Les + 2°C, zone d’impact majeur des conséquences du réchauffement climatique pour l’ensemble de la planète, qui était l’objectif à ne pas dépasser à l’horizon 2100 à l’époque du sommet de Copenhague vont peut-être franchis dès 2030.

En discutant en tête à tête avec certains acteurs de la délégation française, on voit qu’en fait, les gens ont intégré le fait qu’on allait les dépasser, et ce à court terme. Ce qui rejoint la déclaration qu’avait faite Laurence Tubiana, l’ambassadrice pour le climat du gouvernement français, en novembre “A Paris, nous ne serons pas en capacité d’être dans un scénario de limitation du réchauffement à 2 °C. C’est pour cela que nous devons chercher un plan à 2050 qui nous permette de revenir sur la bonne trajectoire.” Que de tels constats d’échecs, annonciateurs de tant de drames humains à une échelle planétaire, ne fassent pas la Une de nos journaux est bien révélateur du chemin restant à parcourir pour une réelle prise de conscience sur ce que signifie vraiment le dérèglement climatique en cours.

On sent bien un décalage réel entre le climat feutré de ces négociations, l’ambiance générale ressemblant à n’importe quelle autre grande messe sur tel ou tel thème habituel et l’enjeu historique du défi climatique. L’ambiance détendue, tranquille, normale (sur un site ou tout -la moindre bouteille d’eau- est cher, en plastique jetable…) contraste avec l’urgence et la gravité du dérèglement climatique en cours, la violence du typhon fonçant sur les Philippines, le fait que se joue, de manière irréversible, rien de moins que le maintien de conditions de vie civilisées sur terre. Et pourtant ici, tout le monde sourit, respecte les codes et les règles, et on a du mal à croire qu’on fonce vers le mur. Comment l’Histoire, les générations à venir jugeront elles tout cela ? La question se pose sérieusement.

Que retenir de la COP de Lima :

Depuis la sortie des ONG de la COP de Varsovie, pour y dénoncer la présence scandaleuse des lobbies de l’énergie fossile, et malgré le fait qu’on se rapproche à grands pas de la COP21 qui devrait accoucher de l’accord à la hauteur de la situation, que s’est il passé ?

Lima termine sur un accord en décalage complet avec l’ampleur et l’urgence du problème climatique. Le monde est sur une trajectoire terrifiante de + 4 à 5° C par rapport à l’ère pré-industrielle (ce qui équivaut à la différence entre le climat actuel et celui de la dernière période glaciaire), voilà ce qu’il faut retenir.

Il faut retenir également que les pays développés remettent en cause les rares acquis de la négociation internationale sur le climat depuis le sommet de Rio de 1992, comme par exemple l’acceptation de responsabilités historiques différenciées entre eux et les pays non industralisés. Les mesures qui permettraient aux pays les plus pauvres de mieux affronter le défi climatique, les questions d’adaptation, de finance, de transferts de technolgie, de réparation de pertes et dommage, sont combattues par les pays développés. Le caractère contraignant des objectifs et accords passe à la trappe, comme si l’on pouvait croire que les bonnes intentions affichées en matière de réduction de gaz à effet de serre allaient être tenues si personne n’y est obligé. Et rien n’est vraiment entrepris dans les années qui viennent alors qu’elles sont capitales pour réussir à maîtriser la trajectoire de réduction des gaz provoquant le réchauffement climatique. Les objectifs à 2030, 2050 engagent évidemment moins ceux qui les signent aujourd’hui que les décisions concrètes pouvant être prises dés 2015, et que les objectifs à horizon 2020 (pas revus à la hausse à Lima), ou 2025 comme le demandent les ONG et un certain nombre de pays.

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