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Lecture publique avec Laurent GRISEL mardi 13 janvier 2015 à Joigny

mercredi 7 janvier 2015

L’AUTEUR : Peter Weiss (1916-1982), un des grands écrivains de la littérature de langue allemande du XXe siècle, auteur de Marat-Sade et de L’Esthétique de la résistance, roman.
LE LIVRE : L’Esthétique de la résistance, roman, le journal des lectures (2005-2006)

La lecture intégrale du roman de Peter Weiss, à voix haute, partagée.
Quelques mots de présentation de cette lecture par Laurent GRISEL.


Les soirées lecture de Laurent GRISEL reprendront pour l’année 2015 le

mardi 13 janvier à 19h00

Nous sommes généreusement accueillis au 41 rue Gabriel Cortel (rue piétonne montante face au pont de l’Yonne) à Joigny à la Librairie de B.D. "Bis repetita" - Boissons sans alcool aux fruits frais - Patisseries - Repas sur le pouce le midi.

24 mois de lecture à raison d’une fois par mois sont prévus...les 2ème mardi de chaque mois.
La lecture a démarré le 7 mai 2013 et se terminera en 2017 !

Libre participation aux frais.

Présentation complète du roman : http://remue.net/spip.php?article5911

Bonsoir,

Le premier volume du roman de Peter Weiss, L’Esthétique de la résistance, avait commencé avec une visite du musée Pergame à Berlin, une vision des légendes grecques, Hercule compris comme un héros de l’émancipation. Ce volume se termine, symétriquement, par la lecture de plusieurs œuvres majeures de la peinture du XIXe et du XXe siècle.
Le narrateur et son ami Ayshmann - qui a emmené avec eux toute une quantité de livres et de revues d’art - continuent d’étudier le Guernica de Picasso et, contre Ayshmann qui lui demande si, quand même, cela ne lui manque pas de ne pas avoir fait d’études, c’est le souvenir de son père, qui « avait rejeté rageusement le patrimoine populiste façonné à nos mesures », qui lui permet de réaffirmer son droit à l’auto-instruction, à « l’impatience intellectuelle ».

Nous étions, en tant qu’enfants d’un quartier de prolétaires, destinés à n’être rien, un mot témoignant de quelque réflexion était aussitôt réduit à néant à coups de poings et de bâtons. Lorsque mon père rentrait à la maison épuisé, il venait tout de même s’assoir à la table, un livre à la main et il commentait la lecture pour moi. C’est lui qui me poussa à aller à la bibliothèque. Il me ramenait des livres pris dans les sections interdites aux enfants. Lire, contempler des reproductions d’œuvres d’art faisait partie de notre existence. La littérature était une nécessité. (vol. I, p. 335).

Une interprétation est faite à partir d’un point de vue, et ici c’est celui du gosse d’ouvrier, du résistant au nazisme, de l’apprenti infirmier mobilisé, au sein des Brigades internationales, dans un hôpital de campagne de la guerre d’Espagne, qui est réaffirmé. Surtout, du point de vue d’un autodidacte qui est en train de saisir ce tableau de Picasso, Guernica, de comprendre les ressources mises en œuvre par le peintre, toute une histoire de la représentation depuis "les dessins des cavernes de l’âge de pierre" - une critique de cette histoire inscrite dans les choix de Picasso même.
C’est avec cette nouvelle capacité critique que nous allons regarder La Liberté guidant le peuple de Delacroix et Le Radeau de La Méduse de Géricault.
Suffit-il de représenter le peuple pour être de son côté et contribuer à son émancipation ? Peter Weiss relève très précisément les ambiguïtés de Delacroix, et finalement son choix politique, tels qu’ils ressortent de sa position, de son autoportrait dans le tableau.
Dans Le Radeau de La Méduse, l’énergie portée et transmise par Géricault est d’une toute autre nature.

Les survivants sur le radeau se dressaient d’un seul mouvement, se détourant des morts au premier plan, de plus en plus tendus vers le dos à la peau sombre de celui qui dominait le tout et à qui le vent menaçait d’arracher le linge dans la main qui l’agitait. La composition obéissait au principe de la double diagonale, ce qui consolidait la structure de la vaste surface et produisait en même temps le déplacement de deux perspectives.. Depuis l’angle-de gauche en bas, le groupe gesticulant, agité, pêle-mêle, était tendu vers l’angle droit du haut, visant le mât minuscule qu’une vague déferlante allait recouwir aussitôt, depuis l’angle de droite en bas, partant du bras d’un mort qui pendait par-dessus bord, montait l’àutre ligne tirée vers le haut par la voile gonflée, de sorte que la direction dessinée par la masse des figures croisait la direction que suivait le radeau. Cela produisait une impression de vertige. Le radeau ne glissait pas vers le bateau au loin, il passait à côté et en percevant cela on éprouvait une inquiétude à la vue de la vague énorme qui se dressait devant la proue vide, sur le point de balayer tous ceux qui restaient et qui n’y prêtaient aucune attention. (vol. I, p. 341).

Nous voyons ce tableau ici une première fois, dans la reproduction approximative d’un livre, nous le verrons encore, une autre fois, au tout début du deuxième volume qui sera lu le mardi 10 février.
Ces visions successives de l’œuvre de Géricault font partie des très grands moments du roman de Peter Weiss.

J’espère que vous pourrez venir ? C’est à 19h00, dans la librairie Bis repetita, à Joigny, nous sommes chaleureusement accueillis.

Amicalement,
Laurent Grisel

Ces lectures sont organisées par C3V Maison citoyenne. Vous êtes invités à participer à la préparation d’Alternatiba89 le 22 janvier. Qu’est-ce qu’Alternatiba89 ? Une initiative partie du pays basque en 2013 et reproduite partout en France et en Europe, qui veut rassembler et montrer toutes les alternatives aux modes de production et de consommation actuels - comme autant de réponses concrètes au changement climatique.

Et pour les parisiens des jours prochains - ou si vous avez des amis à Paris qui aimeraient venir, deux dates :
- ce jeudi 8 janvier, à 19h00, au CNL, 53 rue de Verneuil je donnerai une lecture de Climats, écrit à la demande de Cécile Wajsbrot, un poème qui aborde de front le changement climatique, les climats passés, présents et futurs, sur terre et sur Vénus, et d’autres choses encore ;
- et dimanche 11 janvier, à 15h00 à la Halle Saint-Pierre, à l’invitation d’Élodie Barthélémy ce sera une lecture de La Nasse. C’est un poème à propos de Libre-échange de Pierre Bourdieu, le sociologue, et Hans Haacke, un artiste qui démonte, entre autres, les censures de l’argent dans l’art. Ce compte-rendu de lecture, en strophes, cinq fois part d’une colère contre telle ou telle aporie des aspirations à l’autonomie des artistes, cinq fois sort du piège et trouve l’apaisement.


Voir en ligne : http://remue.net/spip.php?article59...

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