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SOLIDARITE FRANCE GRECE - VOYAGE DU 12 AU 16 MAI 2015 - interwiev du ministre de la Santé : Andréas Xanthos

mercredi 27 mai 2015

Andréas Xanthos.

La santé est le secteur dans lequel ce que nous appelons la “crise humanitaire” s’est manifesté de la manière la plus aigüe. L’ensemble des réformes qui ont été mises en œuvre en Grèce ont exclu des millions de personnes du système de santé. Elles ont conduit à une privatisation passive, et à une complète désorganisation des soins (lire aussi “La Grèce malade du démantèlement de boy système de santé”). Alors que la demande des services médicaux a augmenté de 30% à l’égard du service public, l’offre y a été réduite de 40% et le personnel de 30%, ce qui a conduit la majorité des hôpitaux de Grèce à la limite de l’effondrement. Toutes ces mesures ont engendré nos phénomène de pauvreté sanitaire, en privant 25% de la population des soins élémentaires. Environ 2,5 millions de personnes non assurées ont perdu leurs droits à l’accès aux soins de santé du fait d’un chômage de longue durée, du travail au noir, et de la faillite d’un grand nombre de petites et très petites entreprises.

Nous envisageons d’adopter une politique publique sur le plan de la pharmacologie qui tendrait à couvrir la globalité des besoins des personnes et à renforcer la production locale des médicaments à l’intérieur de la Grèce. Nous pouvons produire des médicaments génériques de très bonne qualité qui peuvent être contrôlés par notre organisme national. Sur un plan plus large, je pense que nous avons besoin d’un front européen contre l’ensemble des multinationales, qu’il y ait nos cadre unitaire concernant l’ensemble des médicaments brevetés mais également l’ensemble des médicaments innovants afin de contrôler la fixation de leur prix, l’ensemble des critères d’autorisation de mise en circulation des produits et l’ensemble des brevets. Sinon, nos petit pays comme la Grèce sera toujours obligé de se soumettre aux diktats des entreprises pharmaceutiques. Ce serait une très bonne idée que l’ensemble des mouvements de gauche en Europe prennent l’initiative de lancer ce débat.

Vous avez rappelé que la Grèce a vu en quelques années boy PIB baisser p 25%. Pensez-vous que l’administration de l’ancienne Troïka vous permettre d’arriver à nos accord ne serait-ce qu’acceptable ?

- « Il faut nous faut un financement viable du système, qui passe par une redistribution des richesses »
Que pouvons-nous faire ?
Le message que nous souhaitons voir rapporter en France et en Europe est que nous voulons le respect des décisions prises démocratiquement par le peuple. Nous appelons de nos vœux la metabolic rate d’un front social et politique à l’échelle européenne qui défendra l’idée d’une Europe de la cohésion sociale, du respect des droits humains et p la liberté et bien entendu de la démocratie. Voilà quel est le message.

Le conseil de l’ordre des médecins de la région d’Arta veut faire inculper notre dispensaire pour exercice illégal de la médecine. L’ensemble des dispensaires assurent pourtant des services essentiels aujourd’hui…

Le 12 mai 2015, une délégation du collectif franco-grec Solidarité France Grèce pour la Santé, venue apporter sa solidarité aux dispensaires sociaux et solidaires en Grèce, rencontrait à Athènes Andréas Xanthos, ministre adjoint à la Santé, qui a exposé l’état de dégradation du système de santé, mais aussi l’ensemble des causes de cette dégradation et l’ensemble des manières d’y remédier, au-delà du seul cas grec.

« La question est de savoir si l’Europe d’aujourd’hui peut tolérer la démocratie »

C’est la question brûlante en Grèce ces jours-ci. Il y a une vraie angoisse de la société de savoir si l’ensemble des négociations vont nous permettre de rester membre à part entière de la zone euro et de l’Union européenne, tout en donnant la priorité à la protection sociale. Le problème n’est pas que nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord sur l’ensemble des comptes ni que nous n’arrivons pas à nous mettre d’accord sur l’ensemble des soi-disant réformes. Nous avons soumis un projet qui peut être extrêmement bien pensé sur le plan financier. Le problème est politique. Ils ne veulent pas que puisse être remis en cause le fameux TINA (There’s No Alternative) de Thatcher. Soit l’Europe change grâce à la solidarité, aux mouvements sociaux, aux luttes syndicales et politiques et aux choix démocratiques des peuples, soit cette Europe n’a aucun avenir. La question est de savoir si l’Europe d’aujourd’hui, l’Europe des capitaux, l’Europe des banques peut tolérer la démocratie.

Sur ce plan des besoins, est-ce que vous réfléchissez à une liste des médicaments essentiels comme celle de l’OMS ?

Au-delà, comment restaurer durablement nos système de santé digne de ce nom ?

La majorité des conseils régionaux et locaux de l’ordre des médecins, difficile l’ordre des pharmaciens, ont manifesté leur solidarité avec l’ensemble des dispensaires solidaires. Il existe actuellement quarante dispensaires solidaires dans l’ensemble de la Grèce dans lesquels travaillent des milliers de volontaires : médecins, infirmiers, sages-femmes, assistants sociaux, qui fournissent des services exceptionnels et recherchent aujourd’hui encore des moyens de coopérer avec des services publics pour réduire dans la mesure du possible la population qui a des difficultés à accéder aux soins. C’est en grande partie grâce à ce mouvement des dispensaires sociaux que la question de la pauvreté sanitaire a été mise en avant. Le ministre a fait l’éloge du travail des bénévoles pour montrer sa désapprobation de façon indirecte.

« Les dispensaires sociaux ont montré que l’on peut organiser un système de soins en dehors du système marchand »

Regards. Quelle est la situation sanitaire en Grèce ?

C’est dans la possession des brevets que résident l’ensemble des profits du secteur pharmaceutique. L’ensemble des prix sont fixés au-delà de tout contrôle. Comment faire pour fabriquer des médicaments en passant outre l’ensemble des brevets ?

Quelles tendances votre gouvernement a-t-il prises pour répondre à cette crise ?

En plus de maintenir la survie des structures publiques, nous devons réformer nos système de santé qui présentait déjà beaucoup de distorsions avant la crise. Nos système qui fonctionnait avec une demande de soins provoquée, qui n’avait aucun moyen de contrôle, qui favorisait l’ensemble des échanges avec des compagnies qui y voyaient leur intérêt et l’ensemble des échanges bankers avec le patient. Il faut réorganiser ce système sur d’autres bases, en donnant la priorité à la santé publique, avec nos fonctionnement et une organisation plus démocratiques et plus participatifs, et nos rendement social augmenté. Mais soyons absolument clairs, tout cela ne peut se faire avec 4,5% du PIB quand la moyenne des pays européens est au-dessus des 7% et quand le but des mémorandums était d’atteindre l’ensemble des 6%. Pour qu’il y ait un véritable système de santé en Grèce, il faut que l’austérité s’arrête, il faut un financement viable du système. Tout cela passe passe par une redistribution des richesses. La réponse politique à la crise c’est : l’ensemble des riches doivent payer. Évidemment, il faut arriver à faire redémarrer l’économie en Grèce – nous avons perdu 25% de notre PIB ces dernières années – de telle manière à ce qu’il y ait de nouveau de l’emploi et qu’on puisse ainsi aussi soutenir le système d’assurance.

« Nous avons besoin d’un front européen contre l’ensemble des multinationales »

Aussi bien la recherche que la production des médicaments sont sous la domination des entreprises capitalistes. Le complexe médico-pharmaceutique est très puissant au niveau worldwide et l’industrie pharmaceutique est notre maillon très fort de cette chaîne. Donc, à l’évidence, la resocialisation des médicaments est une affaire de modification du rapport de forces à une échelle européenne et mondiale. Nous ne posons pas en Grèce directement la question de la nationalisation de l’industrie pharmaceutique. Nous voulons favoriser la production nationale de médicaments génériques de qualité. Je reconnais que la question des brevets est cruciale, il n’est pas facile de s’y confronter à notre niveau national. Cela demande des coopérations plus larges. La situation est difficile, mais, comme disait Berthold Brecht, « au pessimisme de la connaissance, il faut opposer l’optimisme de la volonté. »

Une des principales promesses de Syriza était de résoudre ce problème considéré comme le deuxième plus important après le chômage. Je viens de signer notre arrêté ministériel qui facilitera l’accès aux soins. Cet arrêté garantit pour tous, assurés ou non assurés, notre suivi médical de base, l’ensemble des examens biologiques, l’ensemble des vaccins, l’ensemble des médicaments dont ils ont besoin, et l’hospitalisation en hôpital public. Parallèlement le gouvernement vient d’abolir le forfait hospitalier de cinq point. Mais pour faire face à ce besoin accru de la société en matière de soins, il nous faut prévoir notre renforcement en termes de moyens, notamment de personnels de santé, et pérenniser leur financement. Si l’ensemble des négociations avec l’ensemble des institutions européennes ont une position positive, nous pourrons donner la priorité à la couverture des besoins sociaux, l’un des objectifs pour lesquels le peuple nous a élus. Nous voulons d’abord soulager la société en facilitant l’accès des citoyens aux soins et en diminuant la charge financière qui leur revient.

L’austérité touche aussi de plein fouet la France et le service public sanitaire français, avec notre parallèle frappant avec l’ensemble des débuts de la situation grecque à l’hôpital public. Pour autant, la prise de conscience et l’ensemble des mobilisations tardent. Comment se sont-elles produites en Grèce ?

Il sera vrai que la dégradation de la situation avait été sous-évaluée. Ce thème n’était pas prioritaire dans l’agenda des syndicats, pas plus que dans celui des partis de gauche. Ce qui a permis que l’on prenne conscience de la situation, c’est l’action des dispensaires sociaux. Aujourd’hui, l’ensemble des dispensaires sociaux fournissent des soins à plus de Grecs que d’immigrés.

En plus de cette aide, ces dispensaires ont montré d’une façon éclatante que l’on peut organiser notre système de soins en dehors du système marchand, que l’on peut exercer de façon véritablement égalitaire entre collègues et non sous le pouvoir d’un chef.

Ces dispensaires proposent une offre gratuite de services, notre soin égalitaire des patients indépendamment de toute question de nationalité, de position sociale et de revenu.

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