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CENTRALE BIO-MASSE EN PACA : la guerre du bois est déclarée - CE SOIR 20 OCTOBRE sur FRANCE 5 (rectif) - 20h50 - DOCUMENTAIRE de Laure NOUALHAT (de JOIGNY) et Franck GUÉRIN

mardi 20 octobre 2015

CE SOIR 20 OCTOBRE 2015 SUR FRANCE - 20H50

"Climatosceptiques, la guerre du climat"

Centrales biomasse en Paca : la guerre du bois est déclarée


La transition énergétique est-elle synonyme de transition écologique ? Pas si sûr… Ce documentaire analyse l’impact qu’aura le développement de l’électricité biomasse sur les forêts, en France et dans le monde.

40% DE BOIS IMPORTE ! ! !

L’électricité « biomasse » débarque en France. Estampillée verte et renouvelable, cette énergie produite par la combustion du bois est encouragée par l’Union européenne, et largement subventionnée par l’Etat français. Ainsi, à Gardanne, en Provence, le groupe E.ON, un géant de l’énergie, a entrepris dès 2012 la conversion d’une vieille centrale à charbon. Elle deviendra, début 2016, la plus grande centrale biomasse de France. Mais transition énergétique ne veut pas dire transition écologique. Dégradation des paysages, pollution, industrialisation de l’exploitation forestière et destruction de la biodiversité : l’arrivée d’E.On à Gardanne provoque colère et indignation dans les régions méditerranéennes où le bois sera prélevé. Et l’impact de ce projet pharaonique n’est pas seulement local. Gardanne, comme d’autres mégacentrales biomasse européennes, devra aussi importer une partie de son bois. Une véritable manne pour les pays producteurs, mais un désastre pour leurs forêts. Premiers exportateurs mondiaux de granulés de bois, les Etats-Unis et le Canada sont aussi les pays qui ont perdu le plus de surfaces boisées au monde, au cours des douze dernières années. De la France au Québec, en passant par l’Angleterre et les Etats-Unis, militants, élus locaux et scientifiques de renom témoignent. Ils nous révèlent les menaces que l’industrie biomasse fait peser sur la forêt française et celles du monde.
Camille Flocon

Documentaire FRANCE 5 - 20H50

20 octobre 2015
Durée 52’
Auteurs Benoît Grimont et Samuel Luret
Réalisation Benoît Grimont
Production Morgane Production, avec la participation de France Télévisions
Année 2015


L’unité de production d’énergie Inova à Nicopolis se heurte au dumping du projet concurrent d’E.ON, à Gardanne.Son directeur appelle l’État à prendre ses responsabilités pour garantir l’approvisionnement.

Illustration officielle E.ON
« Inova reproche à E.ON de vouloir aller plus vite pour utiliser de la biomasse française. J’ai même entendu dire qu’E.ON était disposé à payer mieux pour bénéficier de cet approvisionnement. Et alors ? »

En tant que président du syndicat des propriétaires forestiers du Var, Frédéric-Georges Roux ne peut que se « réjouir de constater que le marché se remue pour mieux valoriser l’énergie forestière » , dont n’est exploitée même pas 20 % de ce que la forêt produit en plus chaque année.

Le syndicaliste comprend ainsi, fort bien, que « les industriels qui ont profité d’un"effet d’aubaine" - la papeterie de Tarascon, pendant des années quand il était le seul débouché, puis Inova lors de l’appel à projet qui a obtenu des subventions avec un business plan pensant que le bois resterait "gratuit"-réagissent dès qu’une concurrence sérieuse sort du bois sans pourtant être un loup dangereux. »

En octobre dernier, Frédéric-Georges Roux a, de fait, « recommandé aux adhérents du syndicat- 900 membres pour 60 000 ha - de ne pas s’engager à moins de 19,95 € le stère sur pied tant que nous ne nous serons pas mis autour d’une table pour discuter en toute transparence des prix et des coûts. »

Il faudrait donc, selon lui, qu’« Inova, ce qu’E.ON a compris, cesse d’ignorer que les arbres appartiennent à des propriétaires souvent privés qui sont libres de vendre au plus offrant ou de ne pas vendre si le prix résiduel ne leur convient pas.

Quant à parler d’effet d’aubaine, il ne faut pas confondre"aubaine" et "opportunité" et surtout, il ne faut pas oublier les lois du marché, de l’offre et de la demande. Or, au cas où E.ON, ce qui n’est pas avéré, nous propose un prix sensiblement plus élevé qu’Inova ou Tarascon pour acquérir notre biomasse supplémentaire, ce ne serait pas un effet d’aubaine car nous n’étions pas le moins du monde disposés à couper plus de bois au tarif actuel. Nous avions du bois, mais nous ne le mobilisions pas, non pas parce qu’il n’y avait pas de demande. Aujourd’hui la demande augmente, certes, mais si les prix proposés restent ce qu’ils sont, nous n’avons aucune raison de nous précipiter. » E. c.

En coulisse, la guerre du bois fait rage en Paca. Sur les quinze projets retenus dans le cadre de l’appel à projet national lancé par la Commission de régulation de l’énergie sous le mandat Sarkozy, deux le sont pour la seule région Paca. Dont celui de l’industriel allemand E.ON, à Gardanne. La centrale, fonctionnant actuellement au charbon, doit reconvertir la tranche 4 en unité biomasse. Pour faire tourner la chaudière, pas moins de 855 000 tonnes de matière seront nécessaires chaque année. Mais dans le rayon d’approvisionnement local prévu dans les 400 km se trouve un projet similaire, de bien moins grande capacité : celui d’Inova à Brignoles, qui prévoit une consommation de 180 000 tonnes de bois par an. Initialement prévu pour s’achalander à hauteur de 150 000 tonnes en France et le reste à l’étranger, notamment au Canada, E.ON a revu ses prétentions à la hausse, estimant désormais qu’il pourrait trouver 310 000 tonnes de production locale.

Flambée des prix

La loi de l’offre et de la demande se charge du reste. En résulte une logique flambée des prix, qui n’est pas forcément pour déplaire aux forestiers, tentés de vendre au mieux-disant (lire par ailleurs). Mais cette surenchère impacte grandement le projet brignolais, qui pour assurer sa rentabilité, anticipait un prix de rachat du bois plus faible. Un tarif « qui contentait toute la chaîne d’exploitation forestière - coupe, débardage, transports, animation de la filière », rappelle Denis Ostré, responsable d’Inova Brignoles. D’ailleurs, dès 2012, un contrat pour la fourniture de 90 000 tonnes était déjà signé avec la Coopérative Provence Forêt. Il estime aussi que, soumise à cette pression, la filière n’aura pas le temps de s’organiser pour répondre à la demande. « Sachant que l’on est aujourd’hui incapable de produire autant de matière que dans les années 2000, le prix du bois, va, lui, passer de 23 euros la tonne en 2006 à plus de 30 euros aujourd’hui ! »

Garantir les conditions de l’appel à projet

Il appelle ainsi l’État, par le biais du Comité régional biomasse piloté par le préfet de Région, mais aussi les politiques, à prendre leurs responsabilités pour garantir les conditions de l’appel à projet de 2010. D’autant plus que le stockage sur le site de Nicopolis, dont les travaux sont déjà bien avancés, doit commencer au 1er janvier 2015. Entre 30 et 40 000 tonnes de bois seront amassées sur place pour pallier d’éventuelles difficultés d’approvisionnement. Denis Ostré se veut toutefois rassurant en rappelant que bon nombre de contrats sont déjà acquis, notamment avec la Coopérative Provence Forêt, sur des critères autres que le simple prix. « L’approche de la qualité de la coupe par des acteurs locaux que l’on connaît, et l’animation de la filière, déjà entreprise depuis 2012 - 2012 pour près de 250 000 euros », appellent, selon lui, à un minimum de fair-play de la part des propriétaires forestiers et exploitants sylvicoles.

Autrement dit, ne pas céder aux sirènes du plus offrant sans autres considérations que le coût. Pas sûr qu’ils l’entendent de cette oreille.

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