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"RENCONTRE C3V MAISON CITOYENNE" - 26 MAI 2016 - " LE DERNIER CONTINENT " (ZAD Notre Dame des Landes) - Salle Debussy - Joigny (89).

jeudi 12 mai 2016


Le 26 MAI 2016 SALLE DEBUSSY

JOIGNY (89)

Réalisé par Vincent Lapize


Bande annonce :



> RÉSUMÉ DU FILM

La ZAD, c’est 2000 hectares de forêts et de prairies appelés « Zone à Défendre » par ceux qui y vivent et « Zone d’Aménagement Différé » par l’État et les promoteurs. Plusieurs centaines de personnes y partagent un quotidien et luttent ensemble « contre l’aéroport et son monde ».

Ils sont d’anciens habitants, des paysans, des sympathisants, des constructeurs, des combattants et des activistes. Ensemble, ils inventent des modes d’organisation collectifs et horizontaux pour dépasser la simple opposition au projet d’aéroport et mettre en place des modes de vie en cohérence avec leurs valeurs.

Au travers des réussites et des impasses, l’expérience politique se réinvente chaque jour. Les militants transforment ainsi la ZAD par leur pratique de l’utopie, et la ZAD les transforme en retour.

> CONTEXTE

Depuis une trentaine d’années, l’aménagement d’un aéroport est prévu à quelques kilomètres de Nantes. Au fil des ans, le Conseil Général a racheté toutes les propriétés pour préparer le terrain. En juillet 2012, alors que les derniers baux de location arrivent à expiration, le terrain est cédé à la société Vinci qui doit lancer les travaux. Sur une zone de plus de 2000 hectares, tout doit être rasé.

Pourtant une centaine de personnes vivent encore sur ce territoire : des habitants qui ne veulent pas abandonner leur terre et leur vie, rejoints depuis 2008 par des activistes anti-aéroport qui occupent les maisons vides et revendiquent des formes de gestion politiques, économiques et écologiques alternatives.

En octobre 2012, un important dispositif policier est déployé pour expulser ces derniers occupants et entamer la destruction des maisons. La résistance se renforce alors et prend une ampleur que personne n’avait imaginé.

En pleine crise économique et écologique, les accords entre l’État et Vinci, associant argent public et intérêts privés sans réelle consultation de la population, cristallisent les critiques. De plus, la ZAD offre un terrain de solidarités concrètes. Le lieu en lui-même et ce qui s’y construit devient un projet fédérant, qui draine un mouvement social populaire, relayé par de nombreux comités locaux partout en France.

Pour tous, au-delà de l’opposition au projet d’aéroport, il importe de s’investir dans une expérience politique concrète, avec ses tâtonnements au jour le jour.

Aujourd’hui, les habitants de la zone anti-aéroport mettent en pratique leur désir d’autogestion : ils cultivent la terre, produisent leur énergie, et luttent collectivement contre l’aménagement capitaliste du territoire. Ils essaiment en France et dans le monde, avec la prise d’ampleur des luttes contre les “Grands Projets Inutiles et Imposés”, en solidarité avec les résistances au projet de barrage du Testet, à la ligne LGV Lyon-Turin, etc...


> LE RÉALISATEUR

Après des études en anthropologie, Vincent Lapize intègre le Master Réalisation Documentaire de l’Université de Poitiers. Il réalise alors son premier film Vent d’hiver, le portrait d’un paysan expérimentant des pratiques d’agriculture naturelle, sur un territoire où les valeurs partagées par la communauté agricole sont très différentes.

Depuis 2010, il vit et travaille à Poitiers. Animateur, régisseur et webmaster du Festival Filmer le travail de septembre 2010 à mars 2011, il se consacre aujourd’hui à la réalisation de films documentaires et poursuit son activité d’éducation à l’image au sein de l’association Effet Sphère. Il travaille également à l’accessibilité de documentaires de création aux personnes sourdes et malentendantes.

Pourquoi la ZAD ? Entretien avec Vincent Lapize, réalisateur


Notre-Dame-des-Landes : Pourquoi la ZAD ? Entretien avec Vincent Lapize, réalisateur 11 avril 2015

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Reportage interview Vincent LAPIZE réalisateur du film documentaire « Le dernier continent » lundi 6 Avril 2015 .

Tout d’ abord , nous remercions Vincent LAPIZE d’avoir accepté de donner de son temps pour nous accorder un interview à TV sur Erdre (TVsE).

TVsE : Qui êtes vous Vincent Lapize et quel est votre cursus ?

VL : « Je suis réalisateur de films documentaires, j’ai 33 ans, j’ai commencé par faire des études en anthropologie dans le domaine de la recherche, puis j’ai intégré un master en réalisation documentaire. Maintenant ça fait 6 -7 ans que je réalise des documentaires orientés. Je m’intéresse aussi au monde des sourds et à différentes thématiques, en fait. »

TVsE : Différentes thématiques. Justement pourquoi Notre Dame des Landes ?

VL : « Cette aventure a commencé avec un covoiturage ou j’ai fait la rencontre de Philippe, qui m’a parlé de la ZAD, ça m’intéressait, je connaissais un peu à travers un petit film et j’étais assez curieux de ce qui se passait sur la ZAD et durant ce covoiturage, Philippe qui passait souvent sur la ZAD, m’a raconté la relation qui existait entre les habitants du coin, les occupants, l’histoire de la ZAD et ma proposé de passer et de rencontrer les gens. Je suis passé pendant 2 semaines et j’ai très vite, été captivé par l’espace, le paysage et la créativité qui s’exprimait par ses constructions assez fantastiques, mais aussi par l’organisation, le journal Zad News, la chaîne radio, Radio Klaxon, j’ai senti une certaine dynamique, dynamique politique et écologique on va dire, assez intéressante. J’ai commencé par faire un film qui s’appelle « sans les murs » un court métrage sur la relation entre un couple d’habitants présents depuis un vingtaine d’année, d’anciens paysans et un occupant qui était voisin, là je me suis intéressé à une relation sociale et aussi culturelle qui ne va pas de soi . »

TVsE : Dans votre film sur la ZAD avez-vous pris parti ?

VL : « En fait je ne me suis pas intéressé pour ou contre l’aéroport, personnellement je suis contre.
Mon film se place plutôt du côté des opposants, on est du point de vue des opposants, mais le film porte plus sur un nouvel espoir d’une nouvelle façon de vivre, la politique, l’économie et l’écologie dans le quotidien. J’ai essayé de percevoir la ZAD comme un endroit sensible où on pouvait essayer de tâter le pouls de la contestation et connaître son énergie vitale. D »où ça venait tout ça.
Je trouvais que la ZAD était intéressante pour constater quelque chose qui se passe plus globalement, de l’ordre de l’espoir et la mise en pratique de connaissances. »

TVsE : Pourquoi ce titre le dernier continent ?

VL : « Le titre, on le comprend après avoir vu le film . »

« Pour moi les titres sont intéressants quand il y a un aspect poétique. Le « dernier continent » fait référence à Thomas More donc Utopia, il faisait référence à un territoire d’idées et de projections sur le futur. »

« Cette charge là qui était intéressante et il y avait une autre dimension, c’est-à-dire une dimension plus de risque et de menaces, pour moi la ZAD, j’ai très vite compris, qu’il y avait une dimension idéologique très forte sur un petit espace de 2 000ha et même si cette ZAD devait disparaître c’était quelque chose de grave sur le terrain idéologique. Il y avait cette menace et moi je trouvai que ça permettait de se mettre dans le contexte en rentrant dans le film. »

TVsE : Et si la ZAD disparaît et que l’aéroport ne se fait pas, est ce que ça ne serait pas aussi une victoire ?

VL : « Il faut voir le film pour le comprendre, Je vois la ZAD sur le long terme, la victoire.
Dans mon film, ce n’est pas : est ce qu’il va y avoir l’aéroport ou non, mais comment cette expérience là va apporter ses fruits ailleurs. »

TVsE : Durant votre reportage, des heurts ont opposé les Zadistes aux forces de l’ordre, comment avez vous pu travailler ? Avez-vous eu des autorisations de la préfecture ? Quels ont été vos rapport avec les forces mobiles de la gendarmerie

VL : « Il n’y a pas eu de relations avec la gendarmerie il y a eu surtout des combats qui ont eu lieu entre gendarmes mobiles et opposants, pour les opposants j’ai tenu à conserver l’anonymat. J’ai gardé des silhouettes, on ne reconnaît pas les gens.Pour les gendarmes , j’ai filmé dans l’exercice de leur fonction . »

TVsE : Vous avez fait appel au financement participatif, qui a été un beau succès, félicitations, mais pourquoi le financement participatif ?

VL : « On a demandé des financements aux collectivités comme cela se fait. Au départ, nous pensions faire un film de 52 minutes, mais vite on s’est rendu compte qu’il était plus conséquent et qu’il était intéressant de le présenter en salle, de le montrer et créer du débat autour du film et les financements ne permettaient pas de le faire.Le financement « Ulule » va permettre de diffuser le film de manière plus conséquente, le film est maintenant en 2 versions une 52 et une version longue pour les salles. »

TVsE : Pouvez-vous me dire combien vous avez obtenu par ce financement ?

VL : « Environ 9 000 euros. »

TVsE : Concrètement à quoi à servi cette somme ?

VL : « Pour une partie technique, le mastering de la copie, et sous titrages sourd et mal entendant, et sous titrage anglais, Une partie de la post production et la communication (tracts, affiche ..) »

TvSE : Est-ce que vous pourriez nous donner la liste des films que vous avez réalisés ?
Et quels sont vos prochains projets ?

VL : « Avant ce film, il y a « sans les murs » qui se déroule à la ZAD. Aussi, un court métrage qui s’appelle « +66 » réalisé dans le cadre du projet collectif « 100jours » , 1 film par jour avant les élections présidentielles. « Dans le silence des mots », film sur la pratique du chant signe, la chorégraphie de la langue des signes. J’ai fait aussi un film qui s’appelle « vent d’hiver », ça c’est mon premier film, sur la relation entre un agriculteur avec une pratique d’agriculture expérimentale, bio dynamique, etc, qui se trouvait dans un village avec une agriculture intensive, sinon j’ai fait un film qui s’appelle « dans la foret grise » qui est un film sur la création d’un jardin collectif et partagé. »

« En projet, je fais beaucoup d’atelier d’éducation à l’image, j’ai comme projet de faire aussi un court métrage sur la peur de la précarité, et peut être plus tard un film sur la relation homme machine. »

Les réalisations de VINCENT LAPIZE sont consultables sur internet VIMEO, YOUTUBE …
Dans le silence des mots – 2013 Dans la forêt grise – 2012 Sans les murs – 2012 +66 dans la série de film 100 jours.org – 2011 Faire chanter les mains – 2010 Vent d’hiver

Ce document a été réalisé par : Josiane Sanchès – Philippe Desportes et Yvon Prou et avec la contribution de Vincent Lapize que nous remercions et espérons revoir prochainement .



Programme complet ICI



INSCRIPTION AU REPAS DE LA FÊTE C3V DU 27 AOUT A CHAMVRES
par mail : claude.grosset.c3v@free.fr
par tel : Michèle Fernandez : 03 86 91 51 99​

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